L’ombre d’une catin

Photos : Natalia Mansano

Texte et modèle : Lectra

Une ombre flotte dans la nuit, un être fantasmagorique, entre fantôme et sorcière. Vêtue de noir, elle semble voler au-dessus de l’herbe fraîche de la forêt .
-Qui est-elle ?

Papillons de nuit , chimère du crépuscule
Faut-il la craindre ou fuir ce désir qui nous envahi ? Sous sa cape de dentelle noire elle laisse derrière elle une odeur de pucelle, sous sa robe de satin se dessine l’ombre d’une catin.

Au rythme de la lune croissante, sous le reflet de cet astre, elle se déshabille. La lueur sur sa peau douce réveille la femme sorcière, la femme louve, celle qui danse aux sons des tambours charnels. Ancrée dans son corps, dans la terre, la cyprine coulant entre ses cuisses, femme sensuelle, femme désirée par le mâle bestial. Cheveux fous, ondulant sur son dos de nymphe comme des serpents malicieux charment l’être tapi dans les fourrés. La lune s’arrondit, la métamorphose de la sorcière, la sensualité est à son apogée, dentelle collée à sa peau blanche. Les caresses tendres de ses mains baladeuses effleurant ses seins, faisant pointer ses mamelons. Le plaisir au fond de son bas ventre, nourrissant l’orgasme prêt à exploser.
Jouis dans tes eaux limpides, abandonne-toi, prêtresse de la débauche et de la folie.
Laisse-toi submerger par le tsunami des gémissements sous le regard de l’homme de la nuit.

Lune décroissante la transformation se fait plus douce, offerte à l’autre, cheveux attachés, soumise. Elle se positionne, tête baissée, attendant la venue de l’Homme de l’ombre qui viendra prendre soin de ses artifices. Fais de cette sorcière ta petite fleur, profane ses orifices et assouvis ton fantasme.
Ne sens-tu pas la sève monter le long de ton bois dur, écorces qui éclatent, veines qui gonflent, libérant la force et la puissance de ton désir viscéral.
Fais de cette sorcière ta reine que tu saliras de ta semence chaude. Donne ton plaisir. Elle prendra ton cadeau ouverte à ton plaisir, à SES plaisirs.

Envoûtement de la sorcière … il s’est pris dans ses filets.
Le jour se lève, tout est fumée, envolé, reste ce rêve éphémère enfoui dans nos esprits.